« Va mourir ! » : évacuation de la ZAD du Palais de Justice de Rouen
La ZAD de Rouen, édifiée entre mardi 4 et jeudi 6 novembre place du Maréchal Foch, en face d’une aile du Palais de Justice, a été évacuée par les forces de l’ordre vendredi 7 novembre, peu après 4h du matin.
L’intervention des forces de l’ordre a été rapide. A l’arrivée des quelques vingt fourgons de police, la quarantaine d’occupants présents sur place a à peine eu le temps de s’asseoir au centre du campement, que les trois sommations étaient faites et que les forces de l’ordre entraient en action. Aucun dialogue n’a pu être engagé, ne laissant pas aux présents la possibilité de récupérer leur matériel et affaires personnelles.
Malgré l’attitude des occupants présents sur place, n’opposant aucune résistance et revendiquant à l’unisson le caractère inoffensif de leur action, les forces de l’ordre sont intervenues avec brutalité. Une occupante isolée dans la cuisine du campement a été bousculée, piétinée et traînée par les cheveux sur plusieurs mètres. Le groupe d’occupants a été refoulé à coups de pieds, de matraques et aspergé de bombe lacrymogène, sous les insultes des forces d’intervention. A l’un de ceux-ci, qui filmait la scène, un policier a lancé un « Dégage, va mourir » symptomatique du mépris des forces d’intervention pour les manifestants et fort approprié à l’évacuation du campement monté en hommage à l’assassinat de Rémi Fraisse par la gendarmerie.
L’opération aura duré moins de cinq minutes. La personne qui se trouvait dans la cabane construite dans un arbre a été interpellée. L’ensemble du matériel présent sur place a été benné sans distinction par la Ville de Rouen, et mis en déchetterie. Infrastructures, tables et chaises, matériel de cuisine, bibliothèque, tentes et sac de couchage, effets personnels sont irrémédiablement perdus.
Nous avons ouvert un espace de discussion qui aura tenu deux jours. Le traitement de notre action par la municipalité est révélatrice du mépris avec lequel le pouvoir considère ceux qui tentent de créer des espaces vivants.
Nous ne revendiquons rien. Nous démontrons notre capacité à nous organiser pour empêcher les projets inutiles, petits et grands, et à construire des mondes libérés, en forêt, sur les prairies, au bord des rocades, comme en centre-ville, entre banques et bâtiments administratifs.
Nous ne revendiquons rien, nous affirmons : les ZADs sont partout ; Testet vivra.
La Zone à Défendre de Rouen.